mardi 25 novembre 2008

Dans les coulisses de... la tournée de Raphaël

17 heures. Vendredi 7 novembre, Zénith de Nantes. Raphael et ses six musiciens règlent les derniers détails d'un spectacle dont la première a lieu ce soir. Depuis deux ans, le chanteur ne s'est pas produit sur une scène française. Raphael, plus souriant qu'à l'accoutumée, n'a pas l'air angoissé.

18 heures Le sound check ­terminé, Raphael vient regarder les tee-shirts à son effigie. Son profil doré lui plaît bien. « Ça fait très Lou Reed. » Derrière les portes de la salle, les fans patientent. « J'ai envie d'en profiter un maximum. Il n'y a que vingt concerts cette fois-ci, car nous avons fait le pari de jouer dans des grandes salles. Pour “Caravane”, j'ai fait 150 dates, mais dans des endroits plus intimes... Ce soir, il faut que ce soit ­intense. »

18 h 30 Dans le couloir qui mène aux loges, Jean-Marc Besson, son tour manager, et Caroline Manset, sa manageuse, le conseillent. « Tu joues beaucoup de titres récents en début de concert, tu devrais peut-être chanter les tubes plus tôt dans le spectacle. » L'artiste ne change pas d'avis, reléguant « Sur la route » ou « Caravane » à la fin du concert. Trois nouveaux musiciens ont fait leur ­apparition à ses côtés : la violoniste Karen Brunon, le batteur Zack Alford et le multi-instrumentiste Robert Aaron, les deux derniers étant d'anciens accompagnateurs de David Bowie, l'idole de Raphael. « Voir ­Robert à mes côtés est déjà un plaisir en soi », confie-t-il.

19 h 30 Sur un portant, trois blousons, trois vestes, deux chemises et un blazer Yves Saint Laurent. Sur la table, un flacon de parfum, un iPhone, un BlackBerry et un livre, « Lettres » de Malcolm Lowry. Dans une heure et quart, le chanteur doit être sur scène. « Je n'ai pas de petits rituels. Je mets un peu de poudre sur mon visage, et puis c'est tout. » Il parle de sa ­collaboration avec Alain Bashung, l'an passé. « Je suis parti une semaine en tournée avec lui, je l'accompagnais sur trois ­titres. C'est un peu notre Dylan à nous. »

20 heures Thierry Suc, le ­producteur de la tournée, arrive en compagnie de Christophe Palatre, le ­patron de sa maison de disques, et de trois invités : les parents de Raphael et, plus étonnant, sa compagne, la comédienne Mélanie Thierry. Seul Roman, leur fils de 6 mois, manque à l'appel. « Il n'est pas loin, sourit ­l'artiste. Mélanie tourne en ce moment. Du coup, j'ai la joie d'être avec lui tous les matins. » Le relatif insuccès de son dernier disque (150 000 exemplaires vendus) ne l'atteint pas. Les gens connaissent au moins une ­chanson. J'étais conscient que le ­succès de “Caravane” était unique. »

20 h 40 Raphael fait des vocalises dignes d'un chanteur d'opéra. Les musiciens, l'attendent, prêts à démarrer.

20 h 45 « C'est cool, quand même. On est au Zénith ! » Caroline Manset félicite son ami d'enfance. L'équipe trinque, une coupe de champagne ou une cigarette à la main. Doudou, le régisseur, donne le top départ. Les lumières de la salle s'éteignent et les 5 000 personnes présentes (ouf...) rugissent.

20 h 50 « Je sais que la terre est plate » ouvre le concert. Il sera, ce soir, plus question de rock que de chanson française.

22 h 30 L'hymne « Caravane » clôture le concert. Les spectateurs peuvent enfin chanter et frapper dans leurs mains. Pendant une heure et quarante minutes, ils ont paru surpris par la radicalité du show. Raphael s'offre alors un dernier titre. Ce soir, il fête ses 33 ans et, pour son anniversaire, il tient à interpréter « Le galérien », une berceuse de Mouloudji qui se transmet de mère en fils. « Cette chanson est à la fois jolie et mélancolique, elle explique beaucoup de choses sur moi. »

jeudi 9 octobre 2008

Les récompenses de Raphael Haroche

vendredi 3 octobre 2008

Tout sur Raphaël Haroche

Raphaël est un chanteur et guitariste français né Raphaël Haroche le 7 novembre 1975 à Boulogne-Billancourt. Raphaël est sorti de l'ombre dès son premier album, Hôtel de l'univers (2000). Mais il faudra qu'il soit passé par de nombreuses scènes et qu'il sorte ensuite le fameux single Sur la route, enregistré avec la complicité de Jean-Louis Aubert, pour que le public l'adopte dans son coeur. Son deuxième album, La réalité (2003) a confirmé ses talents d'auteur, sincère, mature et à la plume pleine de finesses. Comme on ne change pas une formule qui gagne, le jeune gaillard est revenu en 2005 avec Caravane, écoulé à plus d'1,5 million d'exemplaires ! Un opus suivi d'une tournée triomphale, immortalisée par l'album live Résistance à la nuit (2006). Le 17 mars 2008, Raphaël a livré son quatrième album studio, Je sais que la terre est plate. Le premier single extrait est Le temps de l'hiver. Raphaël sera en tournée à partir du 7 novembre 2008

Le nouveau clips de raphael haroche




Certes, Raphaël bénéficie de la participation non moins exceptionnelle de Manset lui-même, mais ce coup de pouce ne remet pas en cause les qualités d'écriture et de chant du jeune chanteur. La couleur musicale de La réalité est unique, entre chanson à texte et pop britannique. Pas étonnant si l'on y retrouve les musiciens de Talk Talk, Bowie, Portishead ou encore le jeune Albin de La Simone.

Les mois qui suivront La réalité sont consacrés à la scène et aux médias. On y découvre un jeune artiste sincère et sensible, qui fait déjà de nombreux adeptes dans toutes les générations d'auditeurs, même parmi les jeunes recrues de la Star Academy.

Son talent lui confère d'emblée le statut de star et de relève de la chanson française. Son écriture est simple, et parle à tous, d'amour de mort, des doutes de l'existence. Comme si le jeune homme, du haut de ses même pas trente ans, avait acquis une sagesse et une maturité exemplaires. C'est aussi ce qui fait son charme et l'attachement que l'on ressent à l'écoute de ses albums. Et qui nous donne envie d'en savoir plus, d'aller plus loin. Raphaël est un artiste en devenir, attachant et déjà hors du temps.

vendredi 22 août 2008

Biographie de Raphael Haroche

Raphaël Haroche voit le jour à Paris d\'un père russe et d\'une mère argentine, le 7 novembre 1975. La profondeur des chants slaves et l\'énergie des rythmes sud-américains bercent l\'enfance de ce fils d\'avocats qui, dès son plus jeune âge, se passionne pour la musique et fait ses gammes sur le piano familial. A l\'âge de sept ans, il découvre David Bowie et se fascine pour l\'univers baroque du créateur de "Ziggy Stardust". Plus tard, ses références iront d\'Iggy Pop à Bob Dylan, de Noir Désir à Jacques Brel ou Léo Ferré. Touche-à-tout, Raphaël s\'intéresse un temps au saxophone dans son adolescence, mais il comprend vite que son besoin de liberté nécessite une compagne aventurière qui a fait ses preuves, la guitare. Accessoirement, les samplers et les ordinateurs permettent à l\'artiste en herbe de composer ses premières chansons, tout en poursuivant ses études qui le conduisent vers Hypokhâgne - il n\'y reste que trois jours-, puis en faculté de droit. Locataire de l\'Hôtel de l\'Univers Finalement, son désir d\'aller jusqu\'au bout de sa passion amène Raphaël à cesser son parcours universitaire pour se consacrer la musique.

Un repli sur la création de trois ans lui est nécessaire, tout juste interrompu par quelques figurations au cinéma. Sa rencontre avec Caroline Manset (la fille du chanteur Gérard Manset) est déterminante. Elle devient son manager et l\'encourage à présenter une première maquette auprès des maisons de disques. A 24 ans, le jeune homme a déjà du talent et de la chance, puisque son premier rendez-vous chez EMI est concluant, la maison d\'édition signe son premier album pour lequel il jouit d\'une totale liberté pour sa réalisation. Cet "Hôtel de l\'Univers", pour Raphaël, c\'est «une métaphore de la vie, nous sommes locataires du monde, on fait notre vie et on s\'en va». Sa protectrice signe quatre titres dont la chanson qui donne son nom à ce premier opus. L\'auteur pose un regard critique sur la société de consommation ("Cela nous aurait suffi", "Qu\'on est bien dans ce monde") et décrit avec tendresse ou humour féroce les relations amoureuses ("Laisse faire, Libre-service").

Sous l\'influence des figures de la pop et de la chanson traditionnelle qui l\'ont fait grandir, Raphaël imprime sa griffe sur le renouveau du rock français du troisième millénaire. Un Kerouac des temps modernes Pour Raphaël, l\'écriture est un exutoire et il a une facilité déconcertante lorsque la muse le visite, pour écrire ses textes en quelques minutes. Ce grand amateur de littérature a pour compagnons de chevet Jack Kerouac ou William S. Burrough, des auteurs américains, révoltés ou marginaux qui ont baigné ses jeunes années. Plutôt attiré par les sons travaillés en studio, les arrangements fignolés jusqu\'à plus soif, Raphaël doit faire ses preuves face au public, et il apprend vite. Après la sortie de son premier album, Raphaël découvre la scène en première partie de Vanessa Paradis, à Paris et en tournée. On le retrouve également en lever de rideau de Frank Black, l\'ancien chanteur des Pixies, ou de Jean-Louis Aubert. Une nomination aux Victoires de la Musique, en tant que Révélation de l\'année, vient couronner ces débuts prometteurs en 2002. Comme un bonheur n\'arrive jamais seul, il se produit en première partie de son idole de toujours David Bowie, à l\'Olympia. «La réalité » Au printemps 2003, sort le second album de Raphaël "La réalité", à la tonalité beaucoup plus posée que le précédent, où le piano remplace les riffs des guitares saturées. A 27 ans, il écrit et compose toujours ses chansons, avec toutefois deux interventions notables de Gérard Manset ("La mémoire des jours"et "Etre Rimbaud").

Deschroniques de la petite enfance, des chansons de révolte ou d\'amitié, constituent les douze titres d\'un album réalisé par Jean Lamoot, qui a collaboré avec Alain Bashung, Noir Désir ou encore Indochine. Un duo à succès symbolise le sens de la fraternité chère à Raphaël. Jean-Louis Aubert le rejoint "Sur la route", pour une chanson qui lui a été inspirée par deux vendeurs de roses venus des pays de l\'Est, qu\'il croisa dans un train de nuit à Bruxelles, un 31 décembre. Ce premier extrait séduit et touche une large audience. Après un passage remarqué à l\'Olympia le 14 octobre, le quatrième trimestre 2003 permet à Raphaël et ses musiciens de partir en tournée, à la rencontre d\'un public déjà acquis ou à conquérir. Celui que l\'on comparaissait à Damien Saez au début de sa carrière prend désormais une route qui n\'appartient qu\'à lui.

dimanche 8 juin 2008

Biographie de Raphäel Haroche

Né à Paris le 7 novembre 1975, Raphael arrive dans une famille
éclatée puisque son père et sa mère, tout deux avocats, se sont séparés
avant sa naissance. Lorsqu'il a 4 ans, ses parents se remettent ensemble.

Raphaël passe sa petite enfance dans la banlieue parisienne à
Boulogne-Billancourt. Il commence la musique très tôt, à 5 ans. sur le
piano familial. Vers 8-9 ans, le coup de foudre qu'il a pour David Bowie le
pousse à commencer la guitare.

La famille Haoche s'installe ensuite à Paris, ou Raphael poursuit une
scolarité sans faille du primaire jusqu'au lycée Henry-IV. Dans les années
90, parallèlement à ses études à la fac de droit d'Assas, il essaie de
jouer deans des groupes, mais compose rapidement ses propres chansons seul.
Il quitte l'université avec un DEA en poche et s'investit pleinement dans
la musique. Au passage, notons que le jeune musicien est réformé de l'armée
à cause de son oeil gauche.Raphael exerce des petits boulots (notamment porteur de tableaux pour des galeristes) mais sa rencontre avec Caroline Manset, en 1995, va changer sa
vie, avec le succès que l'on sait. Aujourd'hui, il est chanteur comblé,
épanouit, loin de l'ado complexé qu'il a été jusque vers 22-23 ans. Il a
joué en première partie de Bowie, son idole de toujours, même s'il se sent
finalement plus proche de personnages "roots" (terme qu'il affectionne)
comme Neil Young ou Bob Dylan. Raphael n'est pas le chanteur déprimé et
déprimant que certains veulent voir en lui, il est simplement d'un nature
anxieuse mais optimiste, et se définit comme quelqu'un de cyclothymique. Le
succès de "Caravane" doit néanmoins le maintenir dans des phases
d'euphories prolongées depuis plus d'un an, et pour très longtemps encore.

samedi 17 mai 2008

Raphael Haroche - Le vent de l’hiver

C’était le temps d’une autre année
Le temps des néons allumés
Le temps des témoins des colombes
Le temps de la vitesse et de l’ombre
Le temps des lettres jetées au feu
Le temps où on était heureux

C’était le temps des bords de mer
Le temps des Gainsbourg, des Prévert
Je revois tes cheveux défaits
Dans la chambre d’hôtel tu jouais
Et moi sur la banquette arrière
Je voyais le monde à l’envers

Vive le vent de l’hiver
Et la chanson de Prévert
Continue sa route à l’envers
Je ne suis pas chrétien
Mais de tout je me souviens

Vive le vent de l’hiver
Et tout retourne la terre
Les loups sont à la porte
Un dernier coup d’oeil en arrière
Dans le rétroviseur

C’était le temps de Lily Brik
Le temps du soleil tatoué
C’était le temps des avalanches
Le temps des verres bus et cassés
Ma vie brûlait comme la place rouge
Quand la nuit finissait sa course

C’était le temps des accords majeurs
Où tout était illuminé
Et j’entends battre ton coeur
Doucement doucement
Je ne suis pas soigné
C’était le temps de la Cantate
Le temps où tu la jouais pour moi

Vive le vent de l’hiver
Et la chanson de Prévert
Continue sa route à l’envers
Je ne suis pas chrétien
Mais de tout je me souviens

Vive le vent de l’hiver
Et tout retourne à la terre
Les loups sont à ma porte
Un dernier coup d’oeil en arrière
Dans le rétroviseur

Sur les routes pavées
Nuit d’hiver j’étais

Raphael Haroche - T'Apporter Mon Amour

Vingt ans que j'attends seul
dans ma chambre
j'ai jamais rien fait de bien,
jamais rien fait de mal
j'veux pas rester là
j'veux pas rester là
je sais que tout s'en va
que tout s'ra chaque jour plus froid
mais avant j'veux t'apporter mon amour

vingt ans de service et de raison
tous ceux que j'aime un jour s'en iront
je f'rai c'qu'on m'a dit
je f'rai c'qu'on m'a dit
pour éviter les balles
et pour pas avoir trop mal
mais avant j'veux t'apporter mon amour

vingt ans de service et de raison
tu es si près de moi
mais tu me manque déjà
j'viens d'un désert, j'viens d'un désert
j'vais au déluge
et si j'ai fait un détour
c'est pour t'apporter mon amour

vingt ans que j'attends seul
dans ma chambre
à regarder dedans la vie qui continue
j'viens d'un désert, j'viens d'un désert
j'vais au déluge
et si j'ai fait un détour
c'est pour t'apporter mon amour

RAPHAEL HAROCHE ; CARAVANE

Puisque j'en ai les larmes aux yeux
Que nos os ne tiennent plus ensembles
Que moi aussi je tremble un peu
Parce que je ne vais plus attendre

Puisqu'ici je n'ai aucun droit
Puisque nous sommes proches de la nuit
Et puisque ce monde a le verdige
puisque l'on sera un jour puni


Puisque je rampe comme un enfant
Et que je n'ai plus de chemise
Que c'est le bon dieu qui nous fait
puisque c le bon dieu qui nous brise

Puisque rien ne peut arriver
Puisqu'il faut qu'il y ait une justice
je suis né dans cette caravane
Et puis nous partons allez viens
allez viens

parce que ma peau est la seule que j'ai
Que bientot mes os seront ds levent
je suis né dans cette caravane
Et puis nous partons allez viens

allez viens

vendredi 9 mai 2008

Vitrine du disque avec Raphaël Haroche

Live in germany, Kalman Balogh Gypsy Cimbalom Band, Traditional Crossroads - Fusion III - Kalman Balogh est considéré comme un des plus grands joueurs de cimbalom, un instrument à cordes frappées avec des maillets, de la famille des santours et des dulcimers. Non seulement l'instrumentiste de génie est issu d'une véritable dynastie de musiciens roms de Hongrie, il est aussi parfaitement intégré aux mondes des musique populaires, traditionnelles et classiques. À cela, il ajoute le jazz, une musique qui lui est naturelle à cause de la libre improvisation. Tout cela est facilement audible sur ce disque fabuleux qu'il a réalisé en collaboration avec des musiciens de tous ces univers et qu'il a rassemblés sous le nom de Gypsy Cimbalom Band. Plus en vie que jamais à cause de la captation en direct, toute l'expressivité de son instrument est extirpée par le musicien, qui explore une bonne diversité de styles, de la plainte lancinante au horo enflammé, de l'introspection mordante à la puissance de la musique de village. Il laisse ainsi beaucoup de place pour un saxo et une trompette jazz, voire un violon à la Grapelli. Il joue très rom ou sort des cadres, faisant onduler une guitare orientale et se permettant même de rendre Brahms lyrique, larmoyant et enflammé. Quel tonique! - Yves Bernard

Chanson - Je sais que la Terre est plate, Raphaël, Delabel - EMI - Fusion III

C'est évidemment bien plus que le quatrième album de Raphaël Haroche: c'est l'album d'après Caravane et ses 1 500 000 exemplaires. Comment survivre à tant? Prudemment, faut-il croire. Raphaël s'est entouré de pointures: Tony Visconti, réalisateur des années glorieuses de Bowie, Steve Nieve, pianiste des Attractions d'Elvis Costello, etc. La liste est aussi méga que les moyens. Pour les paroles, le Boris Bergman de Bashung s'y est collé, Gérard Manset aussi. Jusqu'à Stephan Eicher qui, pas chiche, est venu faire des choeurs et des guitares. Bref, du renfort. Des polices d'assurance. Ça sonne, bon dieu que ça sonne, en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais ça ne s'éloigne pas des balises. Les textes sur le temps qui passe et ne revient pas, sur la jeunesse perdue, sont légion, on les voit venir de loin, on les fredonne pour ainsi dire d'avance, on a l'impression que cet album existait avant de naître. Avec des refrains canons, tous faits pour être scandés à 20 000 voix. Bien sûr que c'est bon. C'est fait pour. Tellement que c'en est un peu gênant. Autant réécouter Caravane. - Sylvain Cormier

Monde - Dvd Tango, Live at the Montreal Jazz Festival, Astor Piazzolla, Milan / Warner

Avec le concert livré par Fela Kuti à la fin des années 80, cette soirée de 4 juillet 1984 offerte par le père du nuevo tango demeure pour moi l'événement le plus magique vécu au regretté Spectrum. Heureusement, la prestation fut captée par Pierre Lacombe et remasterisée en septembre 2007 en collaboration avec Richard Galliano. Une formidable soirée que l'on goûtera toutefois davantage pour la qualité sonore que pour sa qualité visuelle sur ce nécessaire DVD. Si plusieurs savaient déjà en 1984 que le maestro avait sorti le tango des salles de danse pour en faire une musique d'écoute, presque personne d'ici ne l'avait vraiment entendu. Piazzolla a répondu aux attentes en livrant un concert magistral au cours duquel on aurait pu entendre une mouche voler. Un tango dramatique, dense, triste, violent, délicat et ouvert jusqu'à l'abandon, la dissonance et la musique de création. Une musique contemporaine qui chante. Des improvisations qui tanguent. Des titres qui deviendront tous des classiques. Des pièces rythmiques sans instruments de percussion. Un maître de composition et d'interprétation. Et un vrai délire dans la salle mythique. - Yves Bernard

vendredi 11 avril 2008

Biographie de Raphaël Haroche (suite)

Raphael Haroche voit le jour à Boulogne, en banlieue parisienne, d’un père russe et d’une mère argentine, le 7 novembre 1975. La profondeur des chants slaves et l’énergie des rythmes sud-américains bercent l’enfance de ce fils d’avocats qui, dès son plus jeune âge, se passionne pour la musique et fait ses gammes sur le piano familial. A l’âge de sept ans, il découvre David Bowie et se fascine pour l’univers baroque du créateur de "Ziggy Stardust". Plus tard, ses références iront d’Iggy Pop à Bob Dylan, de Noir Désir à Jacques Brel ou Léo Ferré.

Touche-à-tout, Raphael s’intéresse un temps au saxophone dans son adolescence, mais il comprend vite que son besoin de liberté nécessite une compagne aventurière qui a fait ses preuves, la guitare. Accessoirement, les samplers et les ordinateurs permettent à l’artiste en herbe de composer ses premières chansons, tout en poursuivant ses études qui le conduisent vers Hypokhâgne - il n’y reste que trois jours -, puis en faculté de droit. Finalement, son désir d’aller jusqu’au bout de sa passion amène Raphael à cesser son parcours universitaire pour se consacrer la musique. Un repli sur la création de trois ans lui est nécessaire, tout juste interrompu par quelques figurations au cinéma.

Sa rencontre avec Caroline Manset (la fille du chanteur Gérard Manset) est déterminante. Elle devient son manager et l’encourage à présenter une première maquette auprès des maisons de disques. A 24 ans, le jeune homme a déjà du talent et de la chance, puisque son premier rendez-vous chez EMI est concluant, la maison d’édition signe son premier album pour lequel il jouit d’une totale liberté pour sa réalisation. Cet "Hôtel de l'Univers", pour Raphael, c’est «une métaphore de la vie, nous sommes locataires du monde, on fait notre vie et on s’en va». Sa protectrice signe quatre titres dont la chanson qui donne son nom à ce premier opus. L’auteur pose un regard critique sur la société de consommation ("Cela nous aurait suffi", "Qu’on est bien dans ce monde") et décrit avec tendresse ou humour féroce les relations amoureuses ("Laisse faire, Libre-service"). Sous l’influence des figures de la pop et de la chanson traditionnelle qui l’ont fait grandir, Raphael imprime sa griffe sur le renouveau du rock français du troisième millénaire.

lundi 7 avril 2008

La perméabilité des genres

Lorsqu'il précise d'emblée « je fais de la musique folk », Raphaël plante son décor comme une banderille : ce sera la flamboyante lumière des Caraïbes contre le clair de lune à Maubeuge, le routard contre le professeur de lettres, le grand orchestre contre le bricolage post-adolescent anémique. En France, premier producteur de musique avariée, personne depuis longtemps n'avait autant que Raphaël Haroche disqualifié sa génération. Que pèsent en effet les Christophe Maé et/ou Willem, Bénabar, Damien Saez et autres moutons de Nagui, ce Panurge cathodique, au regard d'un seul refrain de Je sais que la terre est plate ? A peu près autant qu'un quintal de bovins yéyés face à un seul La Maison près de la fontaine. Et par ces guitares sonnantes que l'on croirait sorties, encore ruisselantes, du Hunky Dory de Bowie, on se plaît déjà à entendre sonner la mise à mort d'un vieux doute : certains, ici, renouent de plain-pied avec l'audace et l'ambition. En quittant le carré confortable de sa Caravane, Raphaël fut donc attiré par des étoiles incertaines : la musique des Caraïbes, les sons des Balkans, mirages scintillants dont il est l'un des rares à livrer une lecture acceptable en les faisant venir à lui plus qu'il ne va à eux.
« Je m'imaginais qu'elle venait du ghetto »

« J'ai une fascination depuis toujours pour Haïti, les rites vaudous, etc. J'ai été très marqué, petit, par un film de Wes Craven : L'Emprise des ténèbres. Plus tard, j'ai aimé la façon dont Wyclef Jean (des Fugees, NDLR) faisait chanter le français comme de l'anglais. Et j'ai été frappé par un livre d'Edwige Danticat, Le Briseur de rosée ». « Le premier axe de mon album, c'était donc les Caraïbes, poursuit-il. D'où le duo Adieu Haïti avec Frederick Toots Hibbert (de Toots ' the Maytals). Et puis, j'ai passé du temps à Prague. J'avais acheté une guitare du début du XXe siècle et je m'imaginais qu'elle venait du ghetto. La quête de mes origines est soudain devenue une évidence. Le côté slave est remonté. Le morceau tsigane Le Vent de l'hiver est arrivé lors d'une fin de soirée. » Le secret de Je sais que la terre est plate repose sûrement sur cette perméabilité des genres assumée par son auteur. En choisissant Tony Visconti et Renaud Létang, deux réalisateurs qui ne se paluchent pas sur la sacro-sainte et pitoyable crédibilité rock, le Raphaël nomade du troisième album savait qu'il exposait ses chansons à un trop-plein d'influences, qu'il lui faudrait jouer des coudes pour trouver une place entre la technique et les multiples musiciens invités - entre autres Carlos Alomar, Tony Allen, Gail Ann Dorsey, Mino Cinelu, Steve Nieve, Stephan Eicher... Là s'est avérée utile son expérience : faire que rien, pas un artifice en trop, ne distance le chanteur de l'immensité qui l'entoure. Les arrangements fastueux comme les samplings désinvoltes lui collent tour à tour à la peau comme l'habit du voyageur, figure tutélaire qui traverse le disque. Une écoute ininterrompue de l'album permet de mieux saisir la troublante singularité de la musique de Raphaël : faite d'une pièce, imperméable à l'air du temps, elle ressemble à ces livres que chaque lecture éclaire d'un jour nouveau, comme s'ils s'écrivaient encore à mesure qu'on apprend à les aimer.

Raphaël : voyage en solitaire

Un bruit, un courant d'air, un cliché, tous un peu nauséabonds, courent sur Raphaël. Sa musique serait à l'image de son visage angélique alors qu'elle n'est que spleen, angoisses vertueuses et voyages vertigineux. Des chansons obsédées par la transmission et la perte mais potentiellement trompeuses puisqu'elles paraissent sous des mélodies scintillantes. Chantées par une beauté du diable qui fait craquer les minettes mais pas seulement. Le quatrième album de Raphaël prouve que son travail musical transgresse les limites d'un genre ou d'un public. La production lumineuse - partagée entre Tony «Bowie» Visconti, Renaud Letang et le chanteur - est de la race des seigneurs. L'inspiration féconde enfante des chansons qui couvrent, une nouvelle fois, les thèmes de l'oubli, de l'injustice et de l'exil géographique comme sentimental. La voix nasillarde du chanteur nous rassure toujours sur ses fêlures : elles n'ont pas été guéries par le succès démentiel de Caravane, 1 800 000 exemplaires vendus en France, plus de 100 000 en Belgique. Une chose semble désormais acquise : les nouvelles chansons sont faites pour rester avec nous. Le vent de l'hiver mais aussi Adieu Haïti (en duo avec le Jamaïcain Toots Hibbert, des Maytals), Quand c'est toi qui conduis et le merveilleux Concordia. Qu'on écoute en boucle, avec obsession, ébloui par sa lumière naturelle et son histoire d'aviateur égaré en Argentine. L'un des deux pays des parents de Raphaël Haroche, 32 ans, Français, Juif, slave, dont une grand-mère vient d'Odessa, en Ukraine...

Raphaël : je ne pense pas que la mélancolie se soit aggravée. Pour moi, c'est un état naturel qui n'est ni de l'abattement ni de la désolation. J'ai toujours été mélancolique, parce que c'est un sentiment cotonneux, et même euphorisant. La mélancolie, c'est la beauté du souvenir et la fragilité du moment présent. Ma chanson Les limites du monde est inspirée du Meneur de lune de Joë Bousquet, un type qui a pris une balle dans la moelle épinière en 1914 et qui a passé toute sa vie couché dans une chambre aux volets clos... C'est une chanson sur le ruban qui se déroule à l'intérieur ! L'idée de frontières ne correspond ni à mon schéma de pensée ni à mes principes de droit. A chaque fois, j'essaie de me mettre dans la peau de ces mecs qui n'ont rien et j'évalue l'idée de me barrer au bout du monde, un truc à la Lelouch. La cigarette, cela fait trois ans que j'ai arrêté, quelle erreur (sourire) ! L'odeur des Gitanes... Pour moi, la musique est une expérience complètement psychanalytique même si j'ai longtemps considéré cette idée comme tartignole ! On m'a demandé si Le vent de l'hiver, où je parle du loup à ma porte, fait allusion à la chanson de Reggiani. Si cela se trouve, c'est çà, j'écoutais tout le temps ce morceau (Ndlr, Les loups sont entrés dans Paris) quand j'étais petit. En même temps, c'est une mise en abîme sur d'autres chansons... Quant au Sixième étage, je me suis rendu compte que le saut dans le vide d'une personne proche de moi, une semaine avant d'avoir écrit le texte, n'était pas étranger au morceau ! Pour moi, tout est comme dans un rêve, avec des jeux de mots et des substitutions : tout est sublimé, souterrain. Rimbaud n'a pas disparu. Non, c'est l'idée de passer une frontière, sans amis, carte de crédit ou téléphone et de se retrouver dans un resto à gagner sa vie. Je ne vois pas au nom de quoi on peut interdire cela. Adieu Haïti vient de là, d'une fascination pour l'île qui est le cœur de l'Amérique, le port de tous les dangers qui a survécu à deux siècles de domination, de dictateurs, de magie et de christianisme.

Les clips de Raphaël Haroche

Raphaël Haroche - à la mémoire des jours


Raphaël Haroche - Ô compagnons



Raphaël Haroche - Caravane

Je sais que la terre est plate de Raphaël

Après le succès monumental de Caravane, Raphaël revient avec un quatrième album très attendu. Avec Je sais que la terre est plate, il nous emmène dans son monde riche de voyages et de nostalgie grâce à des mélodies, mélange de pop et de sensibilité. Raphaël Haroche est un enfant du monde, avec un père d’origine russo-marocaine et sa mère argentine. Le titre de son quatrième album Je sais que la terre est plate - qui vient d’arriver dans les bacs- illustre parfaitement ses origines lointaines. Si la pochette met à nouveau en valeur son visage d’ange, fini cette fois le noir et blanc intimiste, place à une pixellisation discrète et une typographie à tendance cyrillique. Déjà une invitation au voyage dans le temps et l’espace.

« Je suis fasciné par le temps » "Je n’ai pas peur de vieillir. Dans une interview accordée au journal Metro, celui qui apporte une importance toute particulière au temps, celui qui glisse à travers nos doigts impuissants. Parfois, je me sens trop vieux pour comprendre le monde ou trop jeune pour le faire. Je suis fasciné par le temps… Ce n’est pas de l’angoisse, c’est plus une expérience. Caravane* incarnait une blessure d’adolescent. Je sais que la terre est plate marque plus une rupture, pas amoureuse mais musicale."

Musicalement, Raphaël Haroche continue de privilégier l’utilisation d’instruments acoustiques et d’arrangements variés. Tony Visconti (connu pour son travail avec David Bowie) ainsi que Renaud Letang (collaborateur de Manu Chao) ont bénéficié de toute la confiance du jeune chanteur dans la réalisation de l’album « C’est sur ce disque que j’ai le plus laissé la porte ouverte vers l’extérieur. Quand on travaille avec Visconti et Letang, on leur laisse faire leur boulot ». Un tour du monde Les titres de ce nouvel opus puisent leur force dans les souvenirs les plus tendres. Le voyage commence par les Balkans avec Le vent de l’hiver, une mélodie tzigane tourbillonnante Tourne, tourne l’hiver . On passe, ensuite, forcément la tête par le hublot pour Concordia écrit par Gérard Manset l’auteur de Royaume de Siam et du mythique Il voyage en solitaire. Cette délicieuse ballade rythmé par les notes d’un piano nous berce et nous enivre comme une douce soirée de printemps au bout du monde.

Malgré le travail sur les rythmes, l’engagement n’est jamais loin. A l’instar de Schengen, titre issu de son précédent album, Raphaël Haroche y évoque l’exil des sans-papiers en reggae avec Adieu Haïti en duo avec le Jamaïcain Frederick Toots Hibbert, chanteur et fondateur du groupe Toots & The Maytals. Engagé, Raphaël l’est aussi contre le piratage. Pour lancer les ventes physiques, 100 places pour un concert privé dont le lieu reste secret ont été cachées dans les CD mis en place. Une occasion unique d’entendre de près l’un des auteurs français qui ne ménage pas ses efforts pour nous entraîner dans son monde. Réservations (www.fnacspectacles.com) En tournée dès le mois de novembre 2008 et en concert le 12 décembre à Paris Bercy. Retrouvez Julien Lacheray sur son blog Fenêtre sur Papillon * Le précédent album Caravane a été un véritable raz de marée, vendu à plus d’1,5 millions d’exemplaires, couronné de 3 Victoires de la musique, et la chanson titre éponyme Caravane la 3ème chanson la plus diffusé en radio de l’année 2005.

Un nouvel album et un premier bébé avec Mélanie

Un père russo-marocain, une mère argentine, un arrière-grand-père ukrainien : il était finalement bien naturel que l'artiste Raphaël se mette à métisser sa musique. Alors dans ce nouvel opus, très différent, souligne-t-il, de ce qu’il a fait avant, il y a des harmonies d’Asie, des rythmes tsiganes (Le Vent de l’Hiver) et une chanson en duo avec le leader des Toots and the Maytals, un groupe de reggae haïtien (Adieu Haïti). Un album sur le mode vagabond qui ressemble à son interprète : multiple et rêveur Bien peu cartésien, Raphaël Haroche, pourtant neveu d’un spécialiste de la physique quantique, fils d’avocats, est un rêveur passionné par les rites vaudous, les sciences parallèles et, souligne-t-il, le Temps avec un grand T. Un tendre jeune homme de 32 ans qui rêve de voler tout en ayant une trouille bleue des avions, vu que ses arrières-grands-parents sont morts dans un accident. Pour se soigner, il prend des cours de pilotage et devient Peter Pan dans son petit coucou. Ça, c’est quand il n’écrit ou ne compose pas. Pour son quatrième album studio, il s’est offert les services de Tony Visconti, le producteur de David Bowie, et convoque ceux dont il est fan, de Mino Cinelu à Robert Aaron. Il a écrit l’essentiel de Je Sais Que la Terre est Plate à Prague, une ville qui le rapproche indéniablement de ses origines slaves. Et ne rechigne pas, dans ses chansons, à parler de choses intimes, ses origines justement, son obsession du ciel, du vent, des nuages. C’est ainsi que l’on en apprend de belles sur le joli couple qu’il forme avec la ravissante Mélanie Thierry. «Que tu me réveilles encore toute mince avec ton ventre rond, nous nous marierons quand les témoins seront partis», chantonne Raphaël dans l’un des titres de son nouvel album. Façon délicate d’annoncer l’heureux événement qui s’annonce pour la fin de l’année: Mélanie va lui donner un bébé. Cela ne l'empêchera pas de retrouver ses admirateurs. Comme dans son duo avec Jean-Louis Aubert, qui l’a révélé au public il y a quelques années, le futur papa Raphaël est prête à repartir sur la route, promenant ses failles et ses blessures, cette "arrogance", qu’on lui reproche parfois et son romantisme décalé. Ce sera à La Réunion en octobre, puis dans toute la France à partir du mois de novembre, et à Paris en décembre. Bon voyage!

Discographie de Raphaël Haroche

Hôtel De l'univers (2000)
1. Cela nous aurait suffi
2. Qu'on est bien dans ce monde
3. Laisse Faire
4. Hôtel de l'univers
5. La meute
6. Ici tout va bien
7. On craindra plus les balles
8. Choisis ton camp
9. Petite annonce
10. T'apporter mon amour
11. Libre service

La réalité (2003)
1. Comme un homme à la mer
2. O Compagnons
3. Il ira loin
4. La mémoire des jours
5. Il y a toujours
6. Au temps des colonies
7. Être Rimbaud
8. 1900
9. Sur la route
10. La réalité
11. Des mots
12. Suivez la musique

Caravane (2005)
1. Caravane
2. Ne partons pas fâchés
3. C'est bon aujourd'hui
4. Chanson pour Patrick Dewaere
5. Et dans 150 ans
6. Les petits bateaux
7. La route de nuit
8. Schengen
9. Peut-être a-t-il rêvé ?
10. La ballade du pauvre
11. Funambule

Je Sais Que La Terre Est Plate (2008)
1. Le vent de l'hiver
2. Je sais que la terre est plate
3. Adieu Haïti
4. Le petit train
5. Sixième étage
6. La jonque
7. Quand c'est toi qui conduis
8. Concordia
9. Tess
10. Les limites du monde
11. Transsibérien

Biographie de Raphaël Haroche

Un visage émacié androgyne, une voix inouïe, un discours sans concessions sur le monde d\'aujourd\'hui sous de multiples influences musicales, Raphaël envoûte ou agace. Raphaël Haroche voit le jour à Paris d\'un père russe et d\'une mère argentine, le 7 novembre 1975. La profondeur des chants slaves et l\'énergie des rythmes sud-américains bercent l\'enfance de ce fils d\'avocats qui, dès son plus jeune âge, se passionne pour la musique et fait ses gammes sur le piano familial.


A l\'âge de sept ans, il découvre David Bowie et se fascine pour l\'univers baroque du créateur de "Ziggy Stardust". Plus tard, ses références iront d\'Iggy Pop à Bob Dylan, de Noir Désir à Jacques Brel ou Léo Ferré. Touche-à-tout, Raphaël s\'intéresse un temps au saxophone dans son adolescence, mais il comprend vite que son besoin de liberté nécessite une compagne aventurière qui a fait ses preuves, la guitare. Accessoirement, les samplers et les ordinateurs permettent à l\'artiste en herbe de composer ses premières chansons, tout en poursuivant ses études qui le conduisent vers Hypokhâgne - il n\'y reste que trois jours-, puis en faculté de droit. Locataire de l\'Hôtel de l\'Univers Finalement, son désir d\'aller jusqu\'au bout de sa passion amène Raphaël à cesser son parcours universitaire pour se consacrer la musique.

Un repli sur la création de trois ans lui est nécessaire, tout juste interrompu par quelques figurations au cinéma. Sa rencontre avec Caroline Manset (la fille du chanteur Gérard Manset) est déterminante. Elle devient son manager et l\'encourage à présenter une première maquette auprès des maisons de disques. A 24 ans, le jeune homme a déjà du talent et de la chance, puisque son premier rendez-vous chez EMI est concluant, la maison d\'édition signe son premier album pour lequel il jouit d\'une totale liberté pour sa réalisation. Cet "Hôtel de l\'Univers", pour Raphaël, c\'est «une métaphore de la vie, nous sommes locataires du monde, on fait notre vie et on s\'en va». Sa protectrice signe quatre titres dont la chanson qui donne son nom à ce premier opus. L\'auteur pose un regard critique sur la société de consommation ("Cela nous aurait suffi", "Qu\'on est bien dans ce monde") et décrit avec tendresse ou humour féroce les relations amoureuses ("Laisse faire, Libre-service").

Sous l\'influence des figures de la pop et de la chanson traditionnelle qui l\'ont fait grandir, Raphaël imprime sa griffe sur le renouveau du rock français du troisième millénaire. Un Kerouac des temps modernes Pour Raphaël, l\'écriture est un exutoire et il a une facilité déconcertante lorsque la muse le visite, pour écrire ses textes en quelques minutes. Ce grand amateur de littérature a pour compagnons de chevet Jack Kerouac ou William S. Burrough, des auteurs américains, révoltés ou marginaux qui ont baigné ses jeunes années. Plutôt attiré par les sons travaillés en studio, les arrangements fignolés jusqu\'à plus soif, Raphaël doit faire ses preuves face au public, et il apprend vite. Après la sortie de son premier album, Raphaël découvre la scène en première partie de Vanessa Paradis, à Paris et en tournée. On le retrouve également en lever de rideau de Frank Black, l\'ancien chanteur des Pixies, ou de Jean-Louis Aubert. Une nomination aux Victoires de la Musique, en tant que Révélation de l\'année, vient couronner ces débuts prometteurs en 2002. Comme un bonheur n\'arrive jamais seul, il se produit en première partie de son idole de toujours David Bowie, à l\'Olympia. «La réalité » Au printemps 2003, sort le second album de Raphaël "La réalité", à la tonalité beaucoup plus posée que le précédent, où le piano remplace les riffs des guitares saturées. A 27 ans, il écrit et compose toujours ses chansons, avec toutefois deux interventions notables de Gérard Manset ("La mémoire des jours"et "Etre Rimbaud").

Deschroniques de la petite enfance, des chansons de révolte ou d\'amitié, constituent les douze titres d\'un album réalisé par Jean Lamoot, qui a collaboré avec Alain Bashung, Noir Désir ou encore Indochine. Un duo à succès symbolise le sens de la fraternité chère à Raphaël. Jean-Louis Aubert le rejoint "Sur la route", pour une chanson qui lui a été inspirée par deux vendeurs de roses venus des pays de l\'Est, qu\'il croisa dans un train de nuit à Bruxelles, un 31 décembre. Ce premier extrait séduit et touche une large audience. Après un passage remarqué à l\'Olympia le 14 octobre, le quatrième trimestre 2003 permet à Raphaël et ses musiciens de partir en tournée, à la rencontre d\'un public déjà acquis ou à conquérir. Celui que l\'on comparaissait à Damien Saez au début de sa carrière prend désormais une route qui n\'appartient qu\'à lui.