vendredi 9 mai 2008

Vitrine du disque avec Raphaël Haroche

Live in germany, Kalman Balogh Gypsy Cimbalom Band, Traditional Crossroads - Fusion III - Kalman Balogh est considéré comme un des plus grands joueurs de cimbalom, un instrument à cordes frappées avec des maillets, de la famille des santours et des dulcimers. Non seulement l'instrumentiste de génie est issu d'une véritable dynastie de musiciens roms de Hongrie, il est aussi parfaitement intégré aux mondes des musique populaires, traditionnelles et classiques. À cela, il ajoute le jazz, une musique qui lui est naturelle à cause de la libre improvisation. Tout cela est facilement audible sur ce disque fabuleux qu'il a réalisé en collaboration avec des musiciens de tous ces univers et qu'il a rassemblés sous le nom de Gypsy Cimbalom Band. Plus en vie que jamais à cause de la captation en direct, toute l'expressivité de son instrument est extirpée par le musicien, qui explore une bonne diversité de styles, de la plainte lancinante au horo enflammé, de l'introspection mordante à la puissance de la musique de village. Il laisse ainsi beaucoup de place pour un saxo et une trompette jazz, voire un violon à la Grapelli. Il joue très rom ou sort des cadres, faisant onduler une guitare orientale et se permettant même de rendre Brahms lyrique, larmoyant et enflammé. Quel tonique! - Yves Bernard

Chanson - Je sais que la Terre est plate, Raphaël, Delabel - EMI - Fusion III

C'est évidemment bien plus que le quatrième album de Raphaël Haroche: c'est l'album d'après Caravane et ses 1 500 000 exemplaires. Comment survivre à tant? Prudemment, faut-il croire. Raphaël s'est entouré de pointures: Tony Visconti, réalisateur des années glorieuses de Bowie, Steve Nieve, pianiste des Attractions d'Elvis Costello, etc. La liste est aussi méga que les moyens. Pour les paroles, le Boris Bergman de Bashung s'y est collé, Gérard Manset aussi. Jusqu'à Stephan Eicher qui, pas chiche, est venu faire des choeurs et des guitares. Bref, du renfort. Des polices d'assurance. Ça sonne, bon dieu que ça sonne, en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais ça ne s'éloigne pas des balises. Les textes sur le temps qui passe et ne revient pas, sur la jeunesse perdue, sont légion, on les voit venir de loin, on les fredonne pour ainsi dire d'avance, on a l'impression que cet album existait avant de naître. Avec des refrains canons, tous faits pour être scandés à 20 000 voix. Bien sûr que c'est bon. C'est fait pour. Tellement que c'en est un peu gênant. Autant réécouter Caravane. - Sylvain Cormier

Monde - Dvd Tango, Live at the Montreal Jazz Festival, Astor Piazzolla, Milan / Warner

Avec le concert livré par Fela Kuti à la fin des années 80, cette soirée de 4 juillet 1984 offerte par le père du nuevo tango demeure pour moi l'événement le plus magique vécu au regretté Spectrum. Heureusement, la prestation fut captée par Pierre Lacombe et remasterisée en septembre 2007 en collaboration avec Richard Galliano. Une formidable soirée que l'on goûtera toutefois davantage pour la qualité sonore que pour sa qualité visuelle sur ce nécessaire DVD. Si plusieurs savaient déjà en 1984 que le maestro avait sorti le tango des salles de danse pour en faire une musique d'écoute, presque personne d'ici ne l'avait vraiment entendu. Piazzolla a répondu aux attentes en livrant un concert magistral au cours duquel on aurait pu entendre une mouche voler. Un tango dramatique, dense, triste, violent, délicat et ouvert jusqu'à l'abandon, la dissonance et la musique de création. Une musique contemporaine qui chante. Des improvisations qui tanguent. Des titres qui deviendront tous des classiques. Des pièces rythmiques sans instruments de percussion. Un maître de composition et d'interprétation. Et un vrai délire dans la salle mythique. - Yves Bernard

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