samedi 17 mai 2008

Raphael Haroche - Le vent de l’hiver

C’était le temps d’une autre année
Le temps des néons allumés
Le temps des témoins des colombes
Le temps de la vitesse et de l’ombre
Le temps des lettres jetées au feu
Le temps où on était heureux

C’était le temps des bords de mer
Le temps des Gainsbourg, des Prévert
Je revois tes cheveux défaits
Dans la chambre d’hôtel tu jouais
Et moi sur la banquette arrière
Je voyais le monde à l’envers

Vive le vent de l’hiver
Et la chanson de Prévert
Continue sa route à l’envers
Je ne suis pas chrétien
Mais de tout je me souviens

Vive le vent de l’hiver
Et tout retourne la terre
Les loups sont à la porte
Un dernier coup d’oeil en arrière
Dans le rétroviseur

C’était le temps de Lily Brik
Le temps du soleil tatoué
C’était le temps des avalanches
Le temps des verres bus et cassés
Ma vie brûlait comme la place rouge
Quand la nuit finissait sa course

C’était le temps des accords majeurs
Où tout était illuminé
Et j’entends battre ton coeur
Doucement doucement
Je ne suis pas soigné
C’était le temps de la Cantate
Le temps où tu la jouais pour moi

Vive le vent de l’hiver
Et la chanson de Prévert
Continue sa route à l’envers
Je ne suis pas chrétien
Mais de tout je me souviens

Vive le vent de l’hiver
Et tout retourne à la terre
Les loups sont à ma porte
Un dernier coup d’oeil en arrière
Dans le rétroviseur

Sur les routes pavées
Nuit d’hiver j’étais

Raphael Haroche - T'Apporter Mon Amour

Vingt ans que j'attends seul
dans ma chambre
j'ai jamais rien fait de bien,
jamais rien fait de mal
j'veux pas rester là
j'veux pas rester là
je sais que tout s'en va
que tout s'ra chaque jour plus froid
mais avant j'veux t'apporter mon amour

vingt ans de service et de raison
tous ceux que j'aime un jour s'en iront
je f'rai c'qu'on m'a dit
je f'rai c'qu'on m'a dit
pour éviter les balles
et pour pas avoir trop mal
mais avant j'veux t'apporter mon amour

vingt ans de service et de raison
tu es si près de moi
mais tu me manque déjà
j'viens d'un désert, j'viens d'un désert
j'vais au déluge
et si j'ai fait un détour
c'est pour t'apporter mon amour

vingt ans que j'attends seul
dans ma chambre
à regarder dedans la vie qui continue
j'viens d'un désert, j'viens d'un désert
j'vais au déluge
et si j'ai fait un détour
c'est pour t'apporter mon amour

RAPHAEL HAROCHE ; CARAVANE

Puisque j'en ai les larmes aux yeux
Que nos os ne tiennent plus ensembles
Que moi aussi je tremble un peu
Parce que je ne vais plus attendre

Puisqu'ici je n'ai aucun droit
Puisque nous sommes proches de la nuit
Et puisque ce monde a le verdige
puisque l'on sera un jour puni


Puisque je rampe comme un enfant
Et que je n'ai plus de chemise
Que c'est le bon dieu qui nous fait
puisque c le bon dieu qui nous brise

Puisque rien ne peut arriver
Puisqu'il faut qu'il y ait une justice
je suis né dans cette caravane
Et puis nous partons allez viens
allez viens

parce que ma peau est la seule que j'ai
Que bientot mes os seront ds levent
je suis né dans cette caravane
Et puis nous partons allez viens

allez viens

vendredi 9 mai 2008

Vitrine du disque avec Raphaël Haroche

Live in germany, Kalman Balogh Gypsy Cimbalom Band, Traditional Crossroads - Fusion III - Kalman Balogh est considéré comme un des plus grands joueurs de cimbalom, un instrument à cordes frappées avec des maillets, de la famille des santours et des dulcimers. Non seulement l'instrumentiste de génie est issu d'une véritable dynastie de musiciens roms de Hongrie, il est aussi parfaitement intégré aux mondes des musique populaires, traditionnelles et classiques. À cela, il ajoute le jazz, une musique qui lui est naturelle à cause de la libre improvisation. Tout cela est facilement audible sur ce disque fabuleux qu'il a réalisé en collaboration avec des musiciens de tous ces univers et qu'il a rassemblés sous le nom de Gypsy Cimbalom Band. Plus en vie que jamais à cause de la captation en direct, toute l'expressivité de son instrument est extirpée par le musicien, qui explore une bonne diversité de styles, de la plainte lancinante au horo enflammé, de l'introspection mordante à la puissance de la musique de village. Il laisse ainsi beaucoup de place pour un saxo et une trompette jazz, voire un violon à la Grapelli. Il joue très rom ou sort des cadres, faisant onduler une guitare orientale et se permettant même de rendre Brahms lyrique, larmoyant et enflammé. Quel tonique! - Yves Bernard

Chanson - Je sais que la Terre est plate, Raphaël, Delabel - EMI - Fusion III

C'est évidemment bien plus que le quatrième album de Raphaël Haroche: c'est l'album d'après Caravane et ses 1 500 000 exemplaires. Comment survivre à tant? Prudemment, faut-il croire. Raphaël s'est entouré de pointures: Tony Visconti, réalisateur des années glorieuses de Bowie, Steve Nieve, pianiste des Attractions d'Elvis Costello, etc. La liste est aussi méga que les moyens. Pour les paroles, le Boris Bergman de Bashung s'y est collé, Gérard Manset aussi. Jusqu'à Stephan Eicher qui, pas chiche, est venu faire des choeurs et des guitares. Bref, du renfort. Des polices d'assurance. Ça sonne, bon dieu que ça sonne, en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais ça ne s'éloigne pas des balises. Les textes sur le temps qui passe et ne revient pas, sur la jeunesse perdue, sont légion, on les voit venir de loin, on les fredonne pour ainsi dire d'avance, on a l'impression que cet album existait avant de naître. Avec des refrains canons, tous faits pour être scandés à 20 000 voix. Bien sûr que c'est bon. C'est fait pour. Tellement que c'en est un peu gênant. Autant réécouter Caravane. - Sylvain Cormier

Monde - Dvd Tango, Live at the Montreal Jazz Festival, Astor Piazzolla, Milan / Warner

Avec le concert livré par Fela Kuti à la fin des années 80, cette soirée de 4 juillet 1984 offerte par le père du nuevo tango demeure pour moi l'événement le plus magique vécu au regretté Spectrum. Heureusement, la prestation fut captée par Pierre Lacombe et remasterisée en septembre 2007 en collaboration avec Richard Galliano. Une formidable soirée que l'on goûtera toutefois davantage pour la qualité sonore que pour sa qualité visuelle sur ce nécessaire DVD. Si plusieurs savaient déjà en 1984 que le maestro avait sorti le tango des salles de danse pour en faire une musique d'écoute, presque personne d'ici ne l'avait vraiment entendu. Piazzolla a répondu aux attentes en livrant un concert magistral au cours duquel on aurait pu entendre une mouche voler. Un tango dramatique, dense, triste, violent, délicat et ouvert jusqu'à l'abandon, la dissonance et la musique de création. Une musique contemporaine qui chante. Des improvisations qui tanguent. Des titres qui deviendront tous des classiques. Des pièces rythmiques sans instruments de percussion. Un maître de composition et d'interprétation. Et un vrai délire dans la salle mythique. - Yves Bernard