vendredi 11 avril 2008

Biographie de Raphaël Haroche (suite)

Raphael Haroche voit le jour à Boulogne, en banlieue parisienne, d’un père russe et d’une mère argentine, le 7 novembre 1975. La profondeur des chants slaves et l’énergie des rythmes sud-américains bercent l’enfance de ce fils d’avocats qui, dès son plus jeune âge, se passionne pour la musique et fait ses gammes sur le piano familial. A l’âge de sept ans, il découvre David Bowie et se fascine pour l’univers baroque du créateur de "Ziggy Stardust". Plus tard, ses références iront d’Iggy Pop à Bob Dylan, de Noir Désir à Jacques Brel ou Léo Ferré.

Touche-à-tout, Raphael s’intéresse un temps au saxophone dans son adolescence, mais il comprend vite que son besoin de liberté nécessite une compagne aventurière qui a fait ses preuves, la guitare. Accessoirement, les samplers et les ordinateurs permettent à l’artiste en herbe de composer ses premières chansons, tout en poursuivant ses études qui le conduisent vers Hypokhâgne - il n’y reste que trois jours -, puis en faculté de droit. Finalement, son désir d’aller jusqu’au bout de sa passion amène Raphael à cesser son parcours universitaire pour se consacrer la musique. Un repli sur la création de trois ans lui est nécessaire, tout juste interrompu par quelques figurations au cinéma.

Sa rencontre avec Caroline Manset (la fille du chanteur Gérard Manset) est déterminante. Elle devient son manager et l’encourage à présenter une première maquette auprès des maisons de disques. A 24 ans, le jeune homme a déjà du talent et de la chance, puisque son premier rendez-vous chez EMI est concluant, la maison d’édition signe son premier album pour lequel il jouit d’une totale liberté pour sa réalisation. Cet "Hôtel de l'Univers", pour Raphael, c’est «une métaphore de la vie, nous sommes locataires du monde, on fait notre vie et on s’en va». Sa protectrice signe quatre titres dont la chanson qui donne son nom à ce premier opus. L’auteur pose un regard critique sur la société de consommation ("Cela nous aurait suffi", "Qu’on est bien dans ce monde") et décrit avec tendresse ou humour féroce les relations amoureuses ("Laisse faire, Libre-service"). Sous l’influence des figures de la pop et de la chanson traditionnelle qui l’ont fait grandir, Raphael imprime sa griffe sur le renouveau du rock français du troisième millénaire.

lundi 7 avril 2008

La perméabilité des genres

Lorsqu'il précise d'emblée « je fais de la musique folk », Raphaël plante son décor comme une banderille : ce sera la flamboyante lumière des Caraïbes contre le clair de lune à Maubeuge, le routard contre le professeur de lettres, le grand orchestre contre le bricolage post-adolescent anémique. En France, premier producteur de musique avariée, personne depuis longtemps n'avait autant que Raphaël Haroche disqualifié sa génération. Que pèsent en effet les Christophe Maé et/ou Willem, Bénabar, Damien Saez et autres moutons de Nagui, ce Panurge cathodique, au regard d'un seul refrain de Je sais que la terre est plate ? A peu près autant qu'un quintal de bovins yéyés face à un seul La Maison près de la fontaine. Et par ces guitares sonnantes que l'on croirait sorties, encore ruisselantes, du Hunky Dory de Bowie, on se plaît déjà à entendre sonner la mise à mort d'un vieux doute : certains, ici, renouent de plain-pied avec l'audace et l'ambition. En quittant le carré confortable de sa Caravane, Raphaël fut donc attiré par des étoiles incertaines : la musique des Caraïbes, les sons des Balkans, mirages scintillants dont il est l'un des rares à livrer une lecture acceptable en les faisant venir à lui plus qu'il ne va à eux.
« Je m'imaginais qu'elle venait du ghetto »

« J'ai une fascination depuis toujours pour Haïti, les rites vaudous, etc. J'ai été très marqué, petit, par un film de Wes Craven : L'Emprise des ténèbres. Plus tard, j'ai aimé la façon dont Wyclef Jean (des Fugees, NDLR) faisait chanter le français comme de l'anglais. Et j'ai été frappé par un livre d'Edwige Danticat, Le Briseur de rosée ». « Le premier axe de mon album, c'était donc les Caraïbes, poursuit-il. D'où le duo Adieu Haïti avec Frederick Toots Hibbert (de Toots ' the Maytals). Et puis, j'ai passé du temps à Prague. J'avais acheté une guitare du début du XXe siècle et je m'imaginais qu'elle venait du ghetto. La quête de mes origines est soudain devenue une évidence. Le côté slave est remonté. Le morceau tsigane Le Vent de l'hiver est arrivé lors d'une fin de soirée. » Le secret de Je sais que la terre est plate repose sûrement sur cette perméabilité des genres assumée par son auteur. En choisissant Tony Visconti et Renaud Létang, deux réalisateurs qui ne se paluchent pas sur la sacro-sainte et pitoyable crédibilité rock, le Raphaël nomade du troisième album savait qu'il exposait ses chansons à un trop-plein d'influences, qu'il lui faudrait jouer des coudes pour trouver une place entre la technique et les multiples musiciens invités - entre autres Carlos Alomar, Tony Allen, Gail Ann Dorsey, Mino Cinelu, Steve Nieve, Stephan Eicher... Là s'est avérée utile son expérience : faire que rien, pas un artifice en trop, ne distance le chanteur de l'immensité qui l'entoure. Les arrangements fastueux comme les samplings désinvoltes lui collent tour à tour à la peau comme l'habit du voyageur, figure tutélaire qui traverse le disque. Une écoute ininterrompue de l'album permet de mieux saisir la troublante singularité de la musique de Raphaël : faite d'une pièce, imperméable à l'air du temps, elle ressemble à ces livres que chaque lecture éclaire d'un jour nouveau, comme s'ils s'écrivaient encore à mesure qu'on apprend à les aimer.

Raphaël : voyage en solitaire

Un bruit, un courant d'air, un cliché, tous un peu nauséabonds, courent sur Raphaël. Sa musique serait à l'image de son visage angélique alors qu'elle n'est que spleen, angoisses vertueuses et voyages vertigineux. Des chansons obsédées par la transmission et la perte mais potentiellement trompeuses puisqu'elles paraissent sous des mélodies scintillantes. Chantées par une beauté du diable qui fait craquer les minettes mais pas seulement. Le quatrième album de Raphaël prouve que son travail musical transgresse les limites d'un genre ou d'un public. La production lumineuse - partagée entre Tony «Bowie» Visconti, Renaud Letang et le chanteur - est de la race des seigneurs. L'inspiration féconde enfante des chansons qui couvrent, une nouvelle fois, les thèmes de l'oubli, de l'injustice et de l'exil géographique comme sentimental. La voix nasillarde du chanteur nous rassure toujours sur ses fêlures : elles n'ont pas été guéries par le succès démentiel de Caravane, 1 800 000 exemplaires vendus en France, plus de 100 000 en Belgique. Une chose semble désormais acquise : les nouvelles chansons sont faites pour rester avec nous. Le vent de l'hiver mais aussi Adieu Haïti (en duo avec le Jamaïcain Toots Hibbert, des Maytals), Quand c'est toi qui conduis et le merveilleux Concordia. Qu'on écoute en boucle, avec obsession, ébloui par sa lumière naturelle et son histoire d'aviateur égaré en Argentine. L'un des deux pays des parents de Raphaël Haroche, 32 ans, Français, Juif, slave, dont une grand-mère vient d'Odessa, en Ukraine...

Raphaël : je ne pense pas que la mélancolie se soit aggravée. Pour moi, c'est un état naturel qui n'est ni de l'abattement ni de la désolation. J'ai toujours été mélancolique, parce que c'est un sentiment cotonneux, et même euphorisant. La mélancolie, c'est la beauté du souvenir et la fragilité du moment présent. Ma chanson Les limites du monde est inspirée du Meneur de lune de Joë Bousquet, un type qui a pris une balle dans la moelle épinière en 1914 et qui a passé toute sa vie couché dans une chambre aux volets clos... C'est une chanson sur le ruban qui se déroule à l'intérieur ! L'idée de frontières ne correspond ni à mon schéma de pensée ni à mes principes de droit. A chaque fois, j'essaie de me mettre dans la peau de ces mecs qui n'ont rien et j'évalue l'idée de me barrer au bout du monde, un truc à la Lelouch. La cigarette, cela fait trois ans que j'ai arrêté, quelle erreur (sourire) ! L'odeur des Gitanes... Pour moi, la musique est une expérience complètement psychanalytique même si j'ai longtemps considéré cette idée comme tartignole ! On m'a demandé si Le vent de l'hiver, où je parle du loup à ma porte, fait allusion à la chanson de Reggiani. Si cela se trouve, c'est çà, j'écoutais tout le temps ce morceau (Ndlr, Les loups sont entrés dans Paris) quand j'étais petit. En même temps, c'est une mise en abîme sur d'autres chansons... Quant au Sixième étage, je me suis rendu compte que le saut dans le vide d'une personne proche de moi, une semaine avant d'avoir écrit le texte, n'était pas étranger au morceau ! Pour moi, tout est comme dans un rêve, avec des jeux de mots et des substitutions : tout est sublimé, souterrain. Rimbaud n'a pas disparu. Non, c'est l'idée de passer une frontière, sans amis, carte de crédit ou téléphone et de se retrouver dans un resto à gagner sa vie. Je ne vois pas au nom de quoi on peut interdire cela. Adieu Haïti vient de là, d'une fascination pour l'île qui est le cœur de l'Amérique, le port de tous les dangers qui a survécu à deux siècles de domination, de dictateurs, de magie et de christianisme.

Les clips de Raphaël Haroche

Raphaël Haroche - à la mémoire des jours


Raphaël Haroche - Ô compagnons



Raphaël Haroche - Caravane

Je sais que la terre est plate de Raphaël

Après le succès monumental de Caravane, Raphaël revient avec un quatrième album très attendu. Avec Je sais que la terre est plate, il nous emmène dans son monde riche de voyages et de nostalgie grâce à des mélodies, mélange de pop et de sensibilité. Raphaël Haroche est un enfant du monde, avec un père d’origine russo-marocaine et sa mère argentine. Le titre de son quatrième album Je sais que la terre est plate - qui vient d’arriver dans les bacs- illustre parfaitement ses origines lointaines. Si la pochette met à nouveau en valeur son visage d’ange, fini cette fois le noir et blanc intimiste, place à une pixellisation discrète et une typographie à tendance cyrillique. Déjà une invitation au voyage dans le temps et l’espace.

« Je suis fasciné par le temps » "Je n’ai pas peur de vieillir. Dans une interview accordée au journal Metro, celui qui apporte une importance toute particulière au temps, celui qui glisse à travers nos doigts impuissants. Parfois, je me sens trop vieux pour comprendre le monde ou trop jeune pour le faire. Je suis fasciné par le temps… Ce n’est pas de l’angoisse, c’est plus une expérience. Caravane* incarnait une blessure d’adolescent. Je sais que la terre est plate marque plus une rupture, pas amoureuse mais musicale."

Musicalement, Raphaël Haroche continue de privilégier l’utilisation d’instruments acoustiques et d’arrangements variés. Tony Visconti (connu pour son travail avec David Bowie) ainsi que Renaud Letang (collaborateur de Manu Chao) ont bénéficié de toute la confiance du jeune chanteur dans la réalisation de l’album « C’est sur ce disque que j’ai le plus laissé la porte ouverte vers l’extérieur. Quand on travaille avec Visconti et Letang, on leur laisse faire leur boulot ». Un tour du monde Les titres de ce nouvel opus puisent leur force dans les souvenirs les plus tendres. Le voyage commence par les Balkans avec Le vent de l’hiver, une mélodie tzigane tourbillonnante Tourne, tourne l’hiver . On passe, ensuite, forcément la tête par le hublot pour Concordia écrit par Gérard Manset l’auteur de Royaume de Siam et du mythique Il voyage en solitaire. Cette délicieuse ballade rythmé par les notes d’un piano nous berce et nous enivre comme une douce soirée de printemps au bout du monde.

Malgré le travail sur les rythmes, l’engagement n’est jamais loin. A l’instar de Schengen, titre issu de son précédent album, Raphaël Haroche y évoque l’exil des sans-papiers en reggae avec Adieu Haïti en duo avec le Jamaïcain Frederick Toots Hibbert, chanteur et fondateur du groupe Toots & The Maytals. Engagé, Raphaël l’est aussi contre le piratage. Pour lancer les ventes physiques, 100 places pour un concert privé dont le lieu reste secret ont été cachées dans les CD mis en place. Une occasion unique d’entendre de près l’un des auteurs français qui ne ménage pas ses efforts pour nous entraîner dans son monde. Réservations (www.fnacspectacles.com) En tournée dès le mois de novembre 2008 et en concert le 12 décembre à Paris Bercy. Retrouvez Julien Lacheray sur son blog Fenêtre sur Papillon * Le précédent album Caravane a été un véritable raz de marée, vendu à plus d’1,5 millions d’exemplaires, couronné de 3 Victoires de la musique, et la chanson titre éponyme Caravane la 3ème chanson la plus diffusé en radio de l’année 2005.

Un nouvel album et un premier bébé avec Mélanie

Un père russo-marocain, une mère argentine, un arrière-grand-père ukrainien : il était finalement bien naturel que l'artiste Raphaël se mette à métisser sa musique. Alors dans ce nouvel opus, très différent, souligne-t-il, de ce qu’il a fait avant, il y a des harmonies d’Asie, des rythmes tsiganes (Le Vent de l’Hiver) et une chanson en duo avec le leader des Toots and the Maytals, un groupe de reggae haïtien (Adieu Haïti). Un album sur le mode vagabond qui ressemble à son interprète : multiple et rêveur Bien peu cartésien, Raphaël Haroche, pourtant neveu d’un spécialiste de la physique quantique, fils d’avocats, est un rêveur passionné par les rites vaudous, les sciences parallèles et, souligne-t-il, le Temps avec un grand T. Un tendre jeune homme de 32 ans qui rêve de voler tout en ayant une trouille bleue des avions, vu que ses arrières-grands-parents sont morts dans un accident. Pour se soigner, il prend des cours de pilotage et devient Peter Pan dans son petit coucou. Ça, c’est quand il n’écrit ou ne compose pas. Pour son quatrième album studio, il s’est offert les services de Tony Visconti, le producteur de David Bowie, et convoque ceux dont il est fan, de Mino Cinelu à Robert Aaron. Il a écrit l’essentiel de Je Sais Que la Terre est Plate à Prague, une ville qui le rapproche indéniablement de ses origines slaves. Et ne rechigne pas, dans ses chansons, à parler de choses intimes, ses origines justement, son obsession du ciel, du vent, des nuages. C’est ainsi que l’on en apprend de belles sur le joli couple qu’il forme avec la ravissante Mélanie Thierry. «Que tu me réveilles encore toute mince avec ton ventre rond, nous nous marierons quand les témoins seront partis», chantonne Raphaël dans l’un des titres de son nouvel album. Façon délicate d’annoncer l’heureux événement qui s’annonce pour la fin de l’année: Mélanie va lui donner un bébé. Cela ne l'empêchera pas de retrouver ses admirateurs. Comme dans son duo avec Jean-Louis Aubert, qui l’a révélé au public il y a quelques années, le futur papa Raphaël est prête à repartir sur la route, promenant ses failles et ses blessures, cette "arrogance", qu’on lui reproche parfois et son romantisme décalé. Ce sera à La Réunion en octobre, puis dans toute la France à partir du mois de novembre, et à Paris en décembre. Bon voyage!

Discographie de Raphaël Haroche

Hôtel De l'univers (2000)
1. Cela nous aurait suffi
2. Qu'on est bien dans ce monde
3. Laisse Faire
4. Hôtel de l'univers
5. La meute
6. Ici tout va bien
7. On craindra plus les balles
8. Choisis ton camp
9. Petite annonce
10. T'apporter mon amour
11. Libre service

La réalité (2003)
1. Comme un homme à la mer
2. O Compagnons
3. Il ira loin
4. La mémoire des jours
5. Il y a toujours
6. Au temps des colonies
7. Être Rimbaud
8. 1900
9. Sur la route
10. La réalité
11. Des mots
12. Suivez la musique

Caravane (2005)
1. Caravane
2. Ne partons pas fâchés
3. C'est bon aujourd'hui
4. Chanson pour Patrick Dewaere
5. Et dans 150 ans
6. Les petits bateaux
7. La route de nuit
8. Schengen
9. Peut-être a-t-il rêvé ?
10. La ballade du pauvre
11. Funambule

Je Sais Que La Terre Est Plate (2008)
1. Le vent de l'hiver
2. Je sais que la terre est plate
3. Adieu Haïti
4. Le petit train
5. Sixième étage
6. La jonque
7. Quand c'est toi qui conduis
8. Concordia
9. Tess
10. Les limites du monde
11. Transsibérien

Biographie de Raphaël Haroche

Un visage émacié androgyne, une voix inouïe, un discours sans concessions sur le monde d\'aujourd\'hui sous de multiples influences musicales, Raphaël envoûte ou agace. Raphaël Haroche voit le jour à Paris d\'un père russe et d\'une mère argentine, le 7 novembre 1975. La profondeur des chants slaves et l\'énergie des rythmes sud-américains bercent l\'enfance de ce fils d\'avocats qui, dès son plus jeune âge, se passionne pour la musique et fait ses gammes sur le piano familial.


A l\'âge de sept ans, il découvre David Bowie et se fascine pour l\'univers baroque du créateur de "Ziggy Stardust". Plus tard, ses références iront d\'Iggy Pop à Bob Dylan, de Noir Désir à Jacques Brel ou Léo Ferré. Touche-à-tout, Raphaël s\'intéresse un temps au saxophone dans son adolescence, mais il comprend vite que son besoin de liberté nécessite une compagne aventurière qui a fait ses preuves, la guitare. Accessoirement, les samplers et les ordinateurs permettent à l\'artiste en herbe de composer ses premières chansons, tout en poursuivant ses études qui le conduisent vers Hypokhâgne - il n\'y reste que trois jours-, puis en faculté de droit. Locataire de l\'Hôtel de l\'Univers Finalement, son désir d\'aller jusqu\'au bout de sa passion amène Raphaël à cesser son parcours universitaire pour se consacrer la musique.

Un repli sur la création de trois ans lui est nécessaire, tout juste interrompu par quelques figurations au cinéma. Sa rencontre avec Caroline Manset (la fille du chanteur Gérard Manset) est déterminante. Elle devient son manager et l\'encourage à présenter une première maquette auprès des maisons de disques. A 24 ans, le jeune homme a déjà du talent et de la chance, puisque son premier rendez-vous chez EMI est concluant, la maison d\'édition signe son premier album pour lequel il jouit d\'une totale liberté pour sa réalisation. Cet "Hôtel de l\'Univers", pour Raphaël, c\'est «une métaphore de la vie, nous sommes locataires du monde, on fait notre vie et on s\'en va». Sa protectrice signe quatre titres dont la chanson qui donne son nom à ce premier opus. L\'auteur pose un regard critique sur la société de consommation ("Cela nous aurait suffi", "Qu\'on est bien dans ce monde") et décrit avec tendresse ou humour féroce les relations amoureuses ("Laisse faire, Libre-service").

Sous l\'influence des figures de la pop et de la chanson traditionnelle qui l\'ont fait grandir, Raphaël imprime sa griffe sur le renouveau du rock français du troisième millénaire. Un Kerouac des temps modernes Pour Raphaël, l\'écriture est un exutoire et il a une facilité déconcertante lorsque la muse le visite, pour écrire ses textes en quelques minutes. Ce grand amateur de littérature a pour compagnons de chevet Jack Kerouac ou William S. Burrough, des auteurs américains, révoltés ou marginaux qui ont baigné ses jeunes années. Plutôt attiré par les sons travaillés en studio, les arrangements fignolés jusqu\'à plus soif, Raphaël doit faire ses preuves face au public, et il apprend vite. Après la sortie de son premier album, Raphaël découvre la scène en première partie de Vanessa Paradis, à Paris et en tournée. On le retrouve également en lever de rideau de Frank Black, l\'ancien chanteur des Pixies, ou de Jean-Louis Aubert. Une nomination aux Victoires de la Musique, en tant que Révélation de l\'année, vient couronner ces débuts prometteurs en 2002. Comme un bonheur n\'arrive jamais seul, il se produit en première partie de son idole de toujours David Bowie, à l\'Olympia. «La réalité » Au printemps 2003, sort le second album de Raphaël "La réalité", à la tonalité beaucoup plus posée que le précédent, où le piano remplace les riffs des guitares saturées. A 27 ans, il écrit et compose toujours ses chansons, avec toutefois deux interventions notables de Gérard Manset ("La mémoire des jours"et "Etre Rimbaud").

Deschroniques de la petite enfance, des chansons de révolte ou d\'amitié, constituent les douze titres d\'un album réalisé par Jean Lamoot, qui a collaboré avec Alain Bashung, Noir Désir ou encore Indochine. Un duo à succès symbolise le sens de la fraternité chère à Raphaël. Jean-Louis Aubert le rejoint "Sur la route", pour une chanson qui lui a été inspirée par deux vendeurs de roses venus des pays de l\'Est, qu\'il croisa dans un train de nuit à Bruxelles, un 31 décembre. Ce premier extrait séduit et touche une large audience. Après un passage remarqué à l\'Olympia le 14 octobre, le quatrième trimestre 2003 permet à Raphaël et ses musiciens de partir en tournée, à la rencontre d\'un public déjà acquis ou à conquérir. Celui que l\'on comparaissait à Damien Saez au début de sa carrière prend désormais une route qui n\'appartient qu\'à lui.