dimanche 13 novembre 2011

Raphaël Haroche : La meute

Je dois à tout prix te montrer
ma force
moi le laissé pour compte
de cette meute animale
de ce monde catastrophe
qui s'emballe qui s'emballe

et j'ouvre mon cœur à ces balles
à ces tireurs de flèches
ces visages pales
qui m'ont cloués des nues
à l'arrière des maisons
sous ma lune en goudron

et j'ai fait le tour de séjours atroces
sans mal sans mal
et j'ai fait le tour de cette lune féroce
sans mal sans mal

Raphaël Haroche : La Réalité

Je suis jamais vraiment été allé à l'école
J'ai fait mon tour et puis c'était marre
Et ma vision du monde je la cherchais dans leur yeux
Mais j'ai rien vu, j'ai rien vu du tout
J'ai sonné la retraite et j'ai sonné l'hallali
Et des anges avec leurs trompettes
M'ont cloué au lit
Des mouches et des famines
Là dans ma chambre froide
Je crois j'étais malade

A rester là, assis, comme on en voit des pays
Des villes et des mondes, des hommes ou des bêtes
C'est comme ça qu'ils m'ont trouvé, qu'ils m'ont réveillé

Me réveillant ce matin, du mal à me lever
De la terre et du ciel, mais je suis pas causant
Me réveillant ce matin, personne pour m'énerver
De la terre et du ciel, pas vraiment pratiquant
Et je me souviens, petit, en bas des jambes, endormi
Et des pierres dans les bras

A rester là, assis, si j'en ai vu du pays,
Des hommes ou des bêtes, des villes et des mondes
C'est comme ça qu'ils m'ont trouvé, qu'ils m'ont emmené

Les voilà bien excités, tout prêts à me déchirer
Ils ne me trouveront jamais ...

Car je m'en vais, moi, rêver des prairies
Des villes et des mondes, des hommes ou des bêtes
Tout était rêvé
C'est comme ça qu'ils m'ont trouvé, qu'ils m'ont réveillé
Car je m'en vais moi, rêver des prairies
Rêver des prairies
Et c'est là que j'ai trouvé ma Réalité