mercredi 16 décembre 2009

Raphaël a enflammé le Kursaal de Dunkerque

Raphaël ne quitte jamais sa guitare ni sa veste longue. La classe, on vous dit...1 500 spectateurs ont repris en choeur le fameux « Caravane » de Raphaël, mardi soir à Dunkerque. En première partie, l'icône des années 80 Cock Robin avait déjà bien chauffé la salle. À peine les premiers accords de guitare entonnés, une foule de fans saute de son siège pour s'agglutiner devant la scène, au plus près du beau Raphaël. Le chanteur n'a pas déçu ses admirateurs en reprenant ses titres les plus connus Caravane, Et dans 150 ans, Le vent de l'hiver... sur des arrangements tantôt rock, tantôt intimistes. Souriant et pas avare en anecdotes, il se sentait visiblement bien devant son public. Mention spéciale à l'un de ses guitaristes tout aussi doué aux cuivres, Carlos Alomar, par ailleurs ancien arrangeur de David Bowie..
Raphaël a tourné son premier film

envoyée spéciale en france isabelle monart

DEAUVILLE
Du sable dans les cheveux, Raphaël arrive un rien en retard à notre rendez-vous. Mais il a la meilleure excuse du monde : il est allé jouer sur la plage avec son fils de 15 mois et des yeux d'un bleu azuréen...

S'il est à Deauville, c'est parce qu'il est membre du jury révélation Cartier qui, au terme de dix jours de festival, remettra ses prix à la plus belle... révélation. Oui, mais pourquoi lui ? "Parce que je viens de tourner un film, peut-être" , rigole-t-il. "Quoi qu'il en soit, je suis très content d'être là..."


Parce que c'est un cinéma que vous aimez ?
"Oui. J'aurais été content à Cannes aussi, mais on ne me l'a pas demandé..."

Comment s'est passée cette première expérience au cinéma ?
"Très bien, vraiment. Mais c'était un hasard : j'ai croisé Lelouch dans un restaurant; le lendemain, il a cherché à me joindre, mais je venais de changer de téléphone. Du coup, il a mis quelques jours à me retrouver. Je pense qu'il m'a proposé le rôle parce qu'il trouvait que je collais bien au personnage : un mec des années 40, j'étais un peu mal rasé. Bref, j'avais la gueule du second rôle auquel il pensait."

On ne vous avait jamais proposé de film, avant ?
"Si, plein de fois, mais ça ne m'avait jamais tenté. C'étaient des scénarios auxquels je ne croyais pas, ou alors il y avait des problèmes de timing. Je n'avais pas suffisamment confiance, ou alors ce n'était peut-être pas le moment pour moi. J'étais trop dans le contrôle."

Le cinéma, c'est de l'abandon ?
"À fond, non ? Il faut avoir confiance dans le réalisateur, penser que le mec va faire un truc bien..."

Il faut avoir un peu confiance en soi, aussi !
"Oui, mais ça, j'en savais rien. Il m'a dit de ne pas m'inquiéter, que tout se ferait tout seul. Et je l'ai cru. Au final, il y avait quand même de petits trucs à faire (rires). Mais c'était vraiment merveilleux. Ça m'a aidé pour plein de choses, notamment pour la musique, ça m'a reconnecté avec des sensations enfouies. Pour la scène aussi, ça m'a permis de redécouvrir des choses."

C'est un film musical ?
"Ah, je ne sais pas. Mais en ce qui me concerne, il n'y a rien de musical dans ce que j'ai fait. Je ne chante pas dans le film. J'ai juste une scène de danse, dans laquelle je n'étais pas particulièrement à l'aise, d'ailleurs."

Ça doit être passionnant d'apprendre un nouveau métier...
"C'est très agréable. J'ai vécu des moments magnifiques. Et puis, c'est très excitant d'apprendre des choses que l'on ne sait pas faire."

Ça va vous inciter à dire oui plus souvent à l'avenir ?
"Peut-être. Je regarde toujours les scénarios avec beaucoup d'attention, en tout cas. Là, on m'a proposé deux autres trucs qui sont vraiment chouettes et j'espère que ça va pouvoir se faire."

du nouveau à propos d'Haroche

Sortie (provisoire) de scène pour le chanteur. Seul non-professionnel du cinéma dans le jury, il est aussi au casting du prochain Lelouch.

Membre du jury « Révélation Cartier » au festival normand, Raphaël a délaissé sa « Caravane » de chanteur pour un 4 étoiles à Deauville. Avant la sortie d'un nouvel album au printemps, il s'est essayé au cinéma chabadabada pour Claude Lelouch dans «Ces amours-là ».

- Le cinéma américain a-t-il bercé votre jeunesse ?
- Effectivement, il m'a touché, comme j'ai été aussi très influencé par la musique anglo-saxonne. Ce que je préfère, aujourd'hui : celui des frères Coen, de Martin Scorsese et de David Lynch.

- Naviguer entre musique et cinéma, c'est facile ?
- Oui, il y a un mélange des genres assez permanent, dans les talk-shows par exemple. Audiard, Assayas ou Dahan, qui est un ami, ont réalisé mes clips. A travers eux, le milieu du cinéma est attirant.

- La scène, c'est déjà une certaine forme de jeu, non ?
- Oui, on se rapproche du cinéma. Souvent les chanteurs sont de très bons comédiens : Aznavour, Eddy Mitchell, Souchon, Bruel aussi joue bien. Quand les acteurs font un disque, les médias trouvent ça souvent ridicule, est-ce que l'inverse est vrai aussi ?

- Vous allez être attendu en tout cas...
- Peut-être, mais pour moi, c'est surtout un amusement formidable. Il y a des types qui sont toujours prêts à vous dégommer : ce n'est pas agréable, mais ce n'est pas grave...

-Comment avez-vous vécu cette première expérience devant la caméra, avec Lelouch ?
- Même s'il n'a pas été souvent en odeur de sainteté, j'ai adoré tourner avec lui. Tous ses films ne sont pas bons, mais il y a en général dix minutes miraculeuses. C'est déjà bien. Je m'étais dit que si je démarrais dans le cinéma, ce serait avec lui. C'est un rêve pour un acteur ! Et l'énergie que j'ai trouvée sur le tournage m'a beaucoup aidé pour mes concerts ensuite : ce sont parmi les meilleurs que j'ai fait.

- Vous avez été formé ?
- Interdiction formelle, il me voulait brut. Il a une espèce d'idée du talent intuitif.

-Au sein du jury, vous portez une attention plus forte que les autres à la bande originale, non ?
- J'y suis très attentif, oui. Tarantino, par exemple, fait un usage très intelligent de la musique. Dans son dernier film « Inglorious basterds », c'est la seule chose que je trouve bien d'ailleurs...C'est compliqué, il ne faut pas que ça bouffe le film. Souvent ce n'est pas très ambitieux, trois trucs, trois accords. Mes grandes musiques de films, c'est celles de Giorgio Moroder (« Midnight express »), ou Peter Gabriel (« Birdy »). Aujourd'hui, j'aime Badalamenti et Santalaolla.

- L'expérience vous tenterait ?
- J'adorerais, mais il faut trouver le bon projet. On m'en a proposé beaucoup, mais les films légers, ça ne m'intéresse pas. Moi, je voudrais une liberté pour faire un truc un peu dingue sur des films policiers ou de vampires...